Le choix entre le régime auto-entrepreneur et la SASU représente une décision majeure pour tout créateur d'entreprise en 2014. Ces deux statuts juridiques offrent des caractéristiques distinctes adaptées à différents projets entrepreneuriaux.
Les caractéristiques fondamentales de l'auto-entreprise
L'auto-entreprise se définit comme une forme d'entreprise individuelle, associée à un régime fiscal et social simplifié. Ce statut permet à l'entrepreneur d'exercer son activité en son nom propre, avec des formalités administratives réduites.
Le fonctionnement simplifié du régime auto-entrepreneur
Le régime auto-entrepreneur se caractérise par une inscription en ligne rapide via le guichet unique. La gestion administrative reste légère avec une comptabilité allégée, limitée à la tenue d'un livre des recettes et d'un registre des achats. Les déclarations se font sur une base mensuelle ou trimestrielle selon le choix de l'entrepreneur.
Les plafonds de chiffre d'affaires applicables
Les seuils de chiffre d'affaires constituent une caractéristique essentielle du régime. Pour les activités de vente de marchandises, le plafond s'établit à 188 700 euros. Les prestations de services et professions libérales doivent respecter une limite de 77 700 euros. Ces seuils déterminent la possibilité de rester sous le régime auto-entrepreneur.
La structure juridique de la SASU
La SASU représente une forme juridique distincte offrant une séparation nette entre le patrimoine professionnel et personnel. Cette structure se caractérise par un capital social libre, avec la possibilité de démarrer dès 1€ symbolique. Son organisation permet une grande flexibilité dans la gestion et facilite l'accueil d'investisseurs potentiels.
Les spécificités d'une société par actions simplifiée unipersonnelle
La SASU constitue une entité juridique autonome, dirigée par un président qui peut être une personne physique ou morale. La création nécessite des formalités précises : rédaction des statuts, dépôt du capital social, publication d'une annonce légale. Cette structure impose une comptabilité rigoureuse incluant le livre-journal, le grand livre et les comptes annuels. L'imposition s'effectue par défaut à l'impôt sur les sociétés, avec un taux normal de 25% et la possibilité d'un taux réduit de 15% sur les premiers 42 500€ de bénéfices.
La responsabilité du dirigeant de SASU
Le dirigeant de SASU bénéficie d'une responsabilité limitée aux apports, protégeant ainsi son patrimoine personnel. Son statut d'assimilé salarié lui garantit une protection sociale complète avec une affiliation au régime général de la sécurité sociale. Les cotisations sociales représentent environ 65% de la rémunération brute, offrant une couverture sociale étendue. Cette structure permet une séparation claire entre les activités professionnelles et personnelles, rassurant les partenaires commerciaux et financiers.
La fiscalité comparée des deux statuts
La fiscalité constitue un élément majeur dans le choix entre le statut d'auto-entrepreneur et celui de SASU. Les deux structures présentent des caractéristiques fiscales distinctes qui influencent directement la rentabilité de l'activité professionnelle.
Le régime fiscal de l'auto-entrepreneur
L'auto-entrepreneur bénéficie d'une imposition simplifiée sur le revenu avec un abattement forfaitaire variant selon l'activité. Les taux d'abattement s'établissent à 71% pour les activités commerciales, 50% pour les services et 34% pour les professions libérales. Une option pour le versement fiscal libératoire permet de régler l'impôt directement sur le chiffre d'affaires, avec des taux de 1% à 2,2%. Sous les seuils de 188 700€ pour le commerce et 77 700€ pour les services, l'auto-entrepreneur profite d'une franchise de TVA, simplifiant la gestion administrative.
L'imposition des revenus en SASU
La SASU fait l'objet d'une double imposition. La société paie l'impôt sur les sociétés sur ses bénéfices, avec un taux normal de 25% et un taux réduit de 15% sur les premiers 42 500€. Le dirigeant est imposé personnellement sur sa rémunération à l'impôt sur le revenu. La SASU est automatiquement assujettie à la TVA, permettant sa récupération sur les achats. Le régime fiscal offre une flexibilité dans la gestion de la rémunération du dirigeant et la constitution de réserves financières pour l'entreprise.
La protection sociale du dirigeant
Les statuts d'auto-entrepreneur et de président de SASU présentent des différences marquées en matière de protection sociale. La nature des cotisations et le niveau de couverture sociale varient selon le régime choisi. Une analyse détaillée permet de comprendre les spécificités de chaque option.
Les cotisations sociales en auto-entreprise
Le micro-entrepreneur bénéficie d'un système simplifié de calcul des cotisations sociales. Les charges sont directement prélevées sur le chiffre d'affaires réalisé, avec des taux variables selon l'activité exercée. Pour les prestations de services, le taux s'établit à 21,20%, tandis que les activités commerciales sont soumises à un taux de 12,30%. Le micro-entrepreneur est affilié à la Caisse primaire d'assurance maladie en tant que travailleur non salarié. Une contribution à la formation professionnelle s'ajoute aux charges, représentant entre 0,1% et 0,3% du chiffre d'affaires.
La couverture sociale du président de SASU
Le président de SASU dispose d'un statut d'assimilé salarié, lui offrant une protection sociale similaire à celle des salariés. Les cotisations sociales représentent environ 65% de la rémunération brute. Cette affiliation au régime général de la sécurité sociale et à l'Agirc garantit une protection plus étendue. Le niveau des prestations sociales est proportionnel aux cotisations versées, assurant une meilleure couverture en matière de santé, retraite et prévoyance. La comptabilisation des droits à la retraite s'effectue sur la base du salaire déclaré.
Les obligations comptables et administratives
Les différences entre l'auto-entreprise et la SASU résident principalement dans la nature et la complexité des obligations légales. Les deux statuts impliquent des responsabilités distinctes qu'il faut maîtriser avant de faire son choix.
La simplicité administrative de l'auto-entreprise
L'auto-entreprise se caractérise par une gestion administrative allégée. La comptabilité se résume à la tenue d'un livre des recettes et d'un registre des achats. Les déclarations se font en ligne sur le site du guichet unique. Le micro-entrepreneur bénéficie d'un régime fiscal simplifié avec un abattement forfaitaire selon l'activité exercée. Les cotisations sociales sont calculées directement sur le chiffre d'affaires, avec des taux variant de 12,3% à 24,6%. Un seuil de chiffre d'affaires s'applique : 77 700€ pour les services et professions libérales, 188 700€ pour les activités commerciales.
Les formalités obligatoires de la SASU
La SASU implique des obligations administratives plus structurées. La création nécessite la rédaction de statuts, le dépôt de capital et la publication d'une annonce légale. La comptabilité est complète avec la tenue d'un livre-journal, d'un grand livre et l'établissement des comptes annuels. Le dirigeant est assimilé salarié, rattaché au régime général de la sécurité sociale. Les cotisations sociales représentent environ 65% de la rémunération brute. La SASU est soumise à l'impôt sur les sociétés et à la TVA. Un expert-comptable est généralement nécessaire pour gérer ces aspects administratifs et fiscaux.
Le développement et l'évolution de l'activité
Le choix entre le statut d'auto-entrepreneur et celui de SASU représente une décision majeure pour la trajectoire d'une entreprise. Ces deux structures offrent des perspectives différentes en matière de croissance et d'adaptation aux besoins du marché. Une analyse approfondie des caractéristiques de chaque régime permet d'identifier les opportunités et les restrictions liées à chaque option.
Les limites de croissance en auto-entreprise
Le régime d'auto-entrepreneur impose des plafonds stricts sur le chiffre d'affaires : 188 700 euros pour les activités commerciales et 77 700 euros pour les prestations de services. Cette structure ne permet pas l'intégration d'associés ni la levée de fonds. La comptabilité simplifiée, initialement avantageuse, devient restrictive lors d'une expansion significative. La franchise de TVA, bien qu'intéressante au début, établit des seuils à 85 000 euros pour le commerce et 37 500 euros pour les services, limitant les possibilités de développement commercial.
Les possibilités d'expansion en SASU
La SASU offre un cadre adapté à une croissance ambitieuse. Sans limite de chiffre d'affaires, elle autorise l'accueil d'investisseurs et la transformation en société multi-actionnaires. La structure permet une évolution vers des projets d'envergure grâce à sa crédibilité auprès des partenaires financiers. La liberté dans la rédaction des statuts facilite l'adaptation aux changements stratégiques. La responsabilité limitée aux apports sécurise le patrimoine personnel du dirigeant pendant la phase de développement. Cette forme juridique favorise également la mise en place d'une comptabilité détaillée, nécessaire pour une gestion optimale de la croissance.